4 janvier 2011
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Triple tour sur moi-même
autoportrait d'un os à moelle
- posez un melon bien mûr sur un fuseau
collez-y deux bras torves
deux jambes canailles
un nez à l'emporté
de la tignasse au kilo
deux agates pour les chasses
une bouche au scalpel
un menton vaguement fleuri
le cœur pas métronome pour un sou
des rêveries déglutinantes plein la fontanelle
la parole rêche le ton âpre
l'air défraîchi
et puis
peut-être
entre les deux oreilles
un brin d'esprit faisant sa route
- à reculons...
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Vers libres
4 janvier 2011
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Un tour du monde en apnée pour voir comment la terre se lézarde
des déserts d'Amazonie à la savane métropolitaine
courir toujours
percer les dimensions dompter les saisons
défaire refaire au confort humain
équilibre naturel construction de l'esprit
au feu rouge je fonce
j'ai si faim
je goberais l'univers.
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Vers libres
4 janvier 2011
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1.
On créait des sociétés post-modernes du côté d'Innsbruck
on réinventait l'arrogance
souviens-toi Cassandre du dernier soupir de l'enfance
quand tout est calme
quand tout s'écrase
au creux d'une main
petite.
2.
L'envoyé extraordinaire est à la porte
mais tu n'ouvriras pas
à l'abri tu observes le repos
tu comptes les heures
il y a là un téléphone combiné ventre à l'air
un paquet de gitanes
un vase sans eau sans rose
un parfum débouché
un orgueil blessé
un reste d'espoir tapis sous la commode
un coucou qui s'étrangle
la pendule qui boite
je me tue à t'attendre dans le flou d'un regard
dans le brouillard léger des choses
dans l'ombre d'un satin
qu'est donc devenu
l'Incandescence
L'envoyé extraordinaire est à la porte
- mais tu n'ouvriras pas.
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Vers libres
13 décembre 2010
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Elle a des yeux si noirs que la cendre en pâlit. Tout en gestes courts et en inertie, elle esquisse un monde à part, un ciel nouveau. C'est une nuit de juin en terre malgache, une source d'absinthe au soleil de minuit. Comme par ces enchantements berbères qu'évoquent les mythes d'Orient, elle a rendu à l'horizontale l'éternité les lacs, les mers de sable, leurs routes invisibles. Elle hérite, triomphe, jubile en silence, lovée dans son flegme, huile vivante d'une princesse antique, d'une Hélène ou d'une Pénélope – mais plus fragile, petite, discrète, tant et si bien que d'un soupir, semble-il, on l'envolerait. Ses réponses demeurent muettes, ses questions à jamais pendantes ; et si, rompue au jeu des regards et des rencontres inopinées, elle croisa ce jour-là mon regard au-dessus du vieux banc de pierre mate, ce ne fut que pour me livrer, l'espace d'un instant, la vérité glaciale et opaque de ses deux yeux noirs – si noirs que depuis la cendre me semble grise.
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Poésie en prose
10 décembre 2010
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Vingt ans
la fougue chevillée au corps
pour quoi
une ombre
un regard
Vingt ans
le cœur lourd d'espoir
et l'autre
l'autre qui vous voit pas bien sûr
est-ce aimer
L'amour est une chienne
ma foi d'indélicate compagnie
mais c'est qu'on choisit pas monsieur
ou si peu
sinon sinon je serai
la paix dans l'âme
La quatrième étoile a fugué au dix-huitième coup
toujours personne à la porte toujours personne
à l'orée des sous-bois au pied du troisième tronc j'y suis
y a-t-il quelqu'un d'autre que moi
les pinsons sont bien seuls ce soir
rien d'un horizon l'autre
l'écho répondant à l'écho
répondez papa charlie
est-ce aimer
non ça va pas
mais je me soigne.
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Vers libres
5 décembre 2010
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Les cieux sont bleus quand il leur chante
et le temps fidèle à des heures
se lassent nos saines gageures
et revoici l'histoire
du papillon
amoureux
d'une mante.
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Vers libres
2 décembre 2010
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Ces cœurs qui ne sont plus que d'inconnus domaines,
L'énamouré galant tout à l'ombre assoupi,
Les amants des champs blonds ne foulant plus l'épi,
Ô saison qu'as-tu fait des amours souveraines ?
Que n'ai-je trop aimé de succombes hautaines,
Combien d'émotions m'auront vu déguerpi,
Et ciller de ce que le feu ne soit tapi
- Ô saison qu'as-tu fait des amours souveraines ?
S'il faut qu'ils n'aiment plus pour que j'aime et en souffre,
Si des vives ardeurs je dois être le gouffre,
Et bien j'irai au front, et en chantant encor !
Ma mie, amuse-t-en, je sais mes flammes vaines,
Mais pour mes vers d'hiver quel splendide décor !
- Ô saison qu'as-tu fait des amours souveraines ?
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Sonnets
28 novembre 2010
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Décalque
Ose l'hérésie
Il n'y a pas assez de mots pas assez de mots
C'est la fin pour le vieillard sa lippe va jusqu'au sol
c'est la fête à l'hospice
sortez guitares
accordez violons musettes
que papi s'en aille en zizique
toi tu t'en fous tu t'encoquines au coin d'un bosquet
avec une Jacques du coin
des seins carré comme des pyramides
et dont tu ne sais encore
qu'elle t'a déjà
corps et âme
c'est ainsi fait
tu jouis le vieux claque
et tu ris à pleine luette quand
aux dernières sombreurs
tu reconnais dans les yeux de la coquine
la même lueur qui naguère baignait les yeux de ton cureton de père
que le corbillard au mauvais vent emporte
Décalque
Jamais assez de mots.
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Vers libres
25 novembre 2010
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Pleut-il par chez vous ?
en mon coeur pleure l'automne
inéffablement
Adieu adieu soleil roi
l'hiver l'hiver passera
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Poésie japonaise
14 novembre 2010
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Je suis parti. L'automne a frappé à la porte.
Je suis parti. Il fut un temps où je t'aimais.
Je suis parti, au vent fidèle feuille morte,
Ô diamant de tes yeux qui ne s'offre jamais.
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Alexandrins en pagaille