Une ombre sur le mur griffonnée à la cendre,

D’entre les airs cuisants se croquait à mes yeux,

Un lémure blafard cramponné au soyeux

De mes draps éthérés de nuit de me surprendre…

Il se terrait au sol, telle une scolopendre,

Une traîne à son train, d’un beau crachat crayeux,

Ripant sur les tapis et planchers giboyeux

En sarcoptes dont il recherchait la chair tendre…

Dieu sait ce qu’il était de ce spectre infernal,

Mais je l’offrais aussi vite à l’éclat vernal

De mes rideaux ouverts, pensant faire sa fuite.

Mais il se tenait là, raide comme la Mort,

Drapé dans ses vapeurs à la lueur fortuite :

Le tourment de ces nuits où la terreur ne dort.

Reflets effleurés
fuyant les glacés amonts
bise froide et douce

une face en négatif
fondant sur les flots luisants...

Le feulement faible
d'un feu de passions là
sur l'eau qui s'écoule

sous mes yeux posés
il est un torrent de larmes
allant à foison

étoffe flasque frayant
une allée en mes tristesses

et sur ce linceul
l'image de ton visage
gravée - léger

Bleue, essence de vie, bleue âme circonflexe,

Ardente en les tréfonds d’un esprit insoumis,

Luttant contre assauts vains et châtiments promis,

Guettant le tortionnaire à la noirceur convexe.

L’âme bleue, aux pervers soirs livré sans complexe,

Vais-je, dépravé, de l'esquive au compromis,

Chercheur d’or auquel on a percé le tamis,

Prostituée à qui on enleva le sexe…

Bleus, les cieux puant le bonheur et la joie !

En les miens il n’est qu’un feu qui y flamboie,

Et son torve regard embrasse mes tourments…

Bleue, amarante mon âme ainsi dévoilée,

De son cep écarlate à ses ambrés sarments,

Des passions à vif fidèle mausolée…