20 juin 2010
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Dans la brune d'un soir ensommeilleur d'esprit,
Vacillants de concert, deux fois un siècle passent.
Côte à côte rêveurs, cheveux blancs têtes vides,
Sous mes yeux ces deux cœurs d'un baiser se surprennent...
Dans le soir se jurant mille avenirs radieux,
Bras dessus bras dessous ils font d'un rêve un monde
- Et je vous jure qu'ainsi emmêlés corps et âme,
Ils iront bien encor jusqu'au bout de ce siècle...
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Huit vers
27 mars 2010
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Au front de vos palais j'apposerai mon nom
Mon souffle encré d'azur signera le scandale
A cracher sur vos murs je gagnerai renom
Puis, fuyant, les esprits guideront ma sandale
Un jour, ne daignant plus échapper au trépas
J'accosterai, rompu, au flanc de ma colline
Où pour cent ans dormir, sans un mot, sans un pas
Seul avec le printemps et la lune orpheline
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Huit vers
12 février 2010
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Parlez-moi de cette île où l’on vit sans hiver
Ô sirènes reins nus qui peuplez mes mirages
Yeux clos je vois danser, chacun comme un long ver
Vos corps dorés sur l’onde appelant les naufrages…
Partir ! Puisqu’on en rêve où sombre la raison
Partir en voyageur pour vos mondes célestes
Février vaut encor bien une floraison
Ici neige la mort sur nos villes funestes
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Huit vers
19 janvier 2010
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Ce que l’hiver est las et la verve bien morne
Ô mortels ô démons qui moquiez nos ardeurs
Vos hivers m’ont jugé comme d’un clavicorne
D’un pas lourd étrillant mes dernières verdeurs .
Que d’idoles encore aux grandeurs malitornes
M’ont vu prier clémence en trépas anodins
Depuis que vos égards ont quitté nos jardins
Rois ! Que la verve est lasse et les saisons sont mornes...
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Huit vers
12 novembre 2009
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Tout follet d’un fiévreux délire,
Adieu ! Vos vaux damnés je fuis,
Spectre éthéré aux vents je vire,
Tout follet d’un fiévreux délire.
Adieu cosmos qui me chavire
Trop fol en tes seins blancs je suis ;
Tout follet d’un fiévreux délire,
Adieu ! Vos vaux damnés je fuis.
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Huit vers
8 novembre 2009
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Le coeur est las, la saison morne,
Echos à tes sanglots rompus ;
Printemps, ton glas ma douleur orne
Le coeur est las, la saison morne.
De tes pleurs, là, qu'un cil écorne,
D'eux ont été mes sens repus :
Le coeur est las, la saison morne,
Echos à tes sanglots rompus.
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Huit vers
30 octobre 2009
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Tout de glaise, à fleur de la ville enchanteresse,
Est un erg bornant deux contigus univers,
Un Mur intangible en ses plus sombres revers
S’effritant à la bise à l’auguste caresse.
Si encore aujourd’hui tout d’un pan il se dresse
Dans son port altier à l’irrésistible avers,
Qui nous assurera qu’en des futurs divers,
Il ne chutera pas, pris dans sa propre ivresse ?
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Huit vers
