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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 17:36

Il est parti
parti
selon le fil de l'eau
le fil des jours
le fil d'Ariane
le fil de fer
le fil à retordre
le fil à la patte certes
mais on l'a tous un peu
dès lors c'est à qui l'a longue la patte
pour enjamber l'horizon
enfourcher un nuage
faire du pied à la lune
de la logique on s'arrange
alors il est parti
tête en friche
cœur ardoise
chemise ouverte
péché originel
mains vides
poches vides
sans papiers
sans visa
sans Dieu sans loi sans roi

seigneur quoi.

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 17:33

J'ai tué la mouche du soir
entre deux doigts
je suis une saloperie
seul avec moi dans la nuit très calme je tente un vague début d'introspection
qui suis-je
quel Dieu suis-je pour faire vivre et mourir
la mouche n'avait sans doute
qu'un soir à remplir
qu'un bûcher à fuir
qu'une solitude à soulager
je n'ai rien
rien pour ma défense
le troupeau des jours tombe sur moi comme la nuit
les mouches les milliers de mouches reviendront me chercher
elle me traîneront à leurs Assises de mouches
il y aura un procureur mouche un jury de mouches
l'affaire sera vite réglée
on m'estropiera de mon nom mon âge
on me jettera dans un cachot de mouche
dix-mille six-cent quatre-vingt siècles durant
pour n'en sortir que mouche des mouches
entre les doigts cartilagineux
d'un fantôme de mouche


et non je ne veux pas voir quelqu'un.

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 22:11

J'ai fais un rêve qui m'a beaucoup marqué, la nuit dernière... J'ai ressenti le besoin de l'écrire... Je vous le livre ici.

*

J'ai tant erré... Abîme ou grandeur, je n'en voulais aucune - et passais outre. J'étais l'Intemporel. Je croyais en une ombre, et me noyais dans des gouttes de pluie. J'allais à l'Idéal.


Nuitamment – il faisait jour tristement – nous nous trouvâmes à une jetée d'encens, dans quelque rayon de lune, ou rame passagère. Pas une abysse, pas une lune ne gagna sur moi son charme. Ses yeux m'approchèrent, sa bouche se fit à mon oreille ; elle parla tout bas, me dit un nom, qui n'était pas le sien, mais par lequel elle s'entendait m'épouser. « Tu pourrais, tu sais, si tu le désirerais ».


Dans un manoir sans façade, j'échappais à ses terribles amies – et la trouvais perdue dans la ligne trompeuse du grand couloir aux murs de chêne ; dos à la baie m'avalant le brouillard de ses yeux, je trainais en fils docile, au jour de son ouïe, l'anémie de mes mots les plus simples.


Je brûlais de ferveur, et le geste fit place. Je gagnais le quai des songes, là où tout se libère. Toujours serfs et pies à sa suite, elle fuyait au bras de quelque prince léché, et tout en elle taisait mes appels. Alors prenant son bras – elle donnant l'autre au prince –, je m'offris d'un bond à sa bouche, et buvais gourmandement son visage. Elle eu un temps, un recul, un frisson, puis tout tomba – le prince, les serfs, les pies, le jour – dans l'oubli couleur de neige de son baiser rendu.


Au réveil, tout était là. Jusqu'au goût de ses lèvres.

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 18:43

"Mais j'aime, justement"
Paul Eluard

Femme monde intermédiaire
faveur poétique
ligne immuable
droit au cœur des hommes

tu t'inventes d'animer cœur par cœur
l'immensité donnée
des rêveurs insatiables

aimer à l'impossible
sinon ne plus aimer

puis donner à entendre auprès des incrédules
le silence immobile
de l'amour tel

silence des corps
air le plus beau du monde.

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 16:57

Avril, mai, juin, juillet – les doux mois s'en reviennent
Nous conter les chemins qui mènent à l'été ;
Peupler nos cœurs des cœurs qui, quand ils nous obviennent,
Avec force d'yeux bleus nos attentions retiennent.

La belle âme des champs se fleurit de promesses ;
Tout a changé. Dans un firmament tiqueté,
Une ombre te devine. Et c'est sous tes caresses
Que se sauvent des lieux les noirâtres hôtesses.

Soleil gorgé d'amour, carême écarquillé,
Le printemps n'est pavé que de montres ouvertes
Quand dedans mon esprit, ton rire surcillé
Se coule comme coule un ru déshabillé.

Je veux mourir d'amour, ou ne mourir jamais,
Aux bras de la déesse et des quantièmes vertes,
Singer leur politesse - et compte désormais
Ne connaître de mois, que des juins et des mais.

 

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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 19:45

Tant d'années ma Lola
tant d'heures à remplir
tant d'ombres dans l'ombre
d'un soupir d'amour aveugle
tant d'étés
tant d'éternités
des millénaires à couper au couteau
des visas pour vies nouvelles
pour visiter le ciel
je me suis fait violence
et le temps seul me sera juge


ô Lola tu sais comme ils ont tort
le jour se lève au Nord
le soleil c'est mon cœur qui t'adore au matin


et tout faible qu'il soit le feu n'est pas éteint.

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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 19:11

Je ne sais plus qui je suis
ni pourquoi j'aime encore
il y a bien longtemps que j'ai quitté les vers
les mots trahissent tout
et le plus beau d'entre eux
toujours devant toi m'échappe


je nomme amour l'autre versant de la folie
et pour aimer j'aime la mort dans l'âme
j'aime les horizons frileux
j'aime les petits bois téméraires
j'aime l'été qu'à l'aube un murmure confond
j'aime la promise aux bras de son promis
j'aime tes soupirs
j'aime tes silences


vivre mourir cœur à cœur.

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 18:37

"Ecrire c'est une façon de parler dans être interrompu"
Jules Renard

Écrire un miroir
s'entrelacer de mots
pour mieux étancher ses peurs
partant s'étendre en rires
en promesses fébriles
qu'on ne tient qu'un instant

chaleurs de mars rêveries débutantes
par le train de nuit les jours s'en sont allés
j'ai tant cherché

mais diable toujours la rage au ventre.

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28 février 2011 1 28 /02 /février /2011 18:31

Les gens me sont des gouffres
humeur chagrine rideaux tirés sur le monde
j'erre en songe
et applique aux murs de la chambre
mon nuancier mental


ne plus tendre
ne plus saisir
ne plus croire


seulement savoir
si la nuit n'a pas tant de peine
à faire mourir le jour.

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 18:53

I.

 

Donnez-moi des larmes
souffrez que je ne tienne
mon serment de raison


j'ai revu le banc de pierre
et la tonnelle et le pont d'eau
où s'aimèrent d'amour l'étoile et le berger


une demoiselle à qui je fis l'offense
d'emprunter un regard
une demoiselle
me livra à moi-même
et dire que mes amis s'inquiétaient
de ce que j'eusse toujours
le cœur ailleurs


j'attends l'heure
sinistre et douce
où enfin je livrerai mon secret
à un désert impénétrable de silence

 

 

II.

 

je me suis pardonné
d'être et demeurer fidèle aux miens

je me suis découvert des abîmes d'inespérance
des lacs de nuit en jachère
comme autant d'heures inavouées

 

dans sa rondeur de ventre
la lune a parlé

et j'ai pardonné

à nouveau dans la nuit je plonge
pour en tirer
un monde à mon image

 

 

III.

   

le drame est aveugle
mais grand seigneur jamais n'oublie un nom

heureux sommes-nous
d'avoir coupé aux murs de silence
derrière lesquels il n'est plus d'illusions
à gagner ni à perdre
seul
le lourd tâtonnement des êtres

et nous voici
médiocres

taillés pour vivre.

 

 

IV.

 

je suis une désillusion
j'ai trop aimé pour un cœur
et la lune sait ma ruine
de n'être et prétendre qu'à la variété dans l'unité


mais s'il me venait une tierce vérité
j'en saurais faire l'art liminaire
d'une œuvre autrement finale.

 

 

V.

 

je désespère enfin
et incline à ne jamais devenir
ce que je suis
mais une fois l'être aimé
rendu à l'extranéité de mes possibles
le songe n'en garde pas moins les charmes
d'un miracle ordinaire.

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Mais que trouver ici ?

Quelques idées, peu de chef-d'oeuvres mais beaucoup de sincérité ! Voici les descriptions des différentes catégories d'écrits pseudo-poétiques dont j'abreuve régulièrement cette adresse...

Sonnets 
Toujours les quatorzes vers devant lesquels nul poète ne doit plier !

Huit vers
En octosyllabes ou en alexandrins, la seule chose qui unit ces poèmes, c'est qu'ils sont formés de huit vers.

Vers inclassables
A chaque pied son... poème !

Alexandrins en pagaille
Quand les alexandrins sont lassés du sonnet !

Vers libres

Je n'en suis pas spécialiste, mais je m'y essaie !

Poésie Japonaise
Vous y trouverez des poèmes à forme fixe japonais : haïku, tanka, renku, etc.

Poésie engagée
"Ecrire pour des idées"...

Pièces faciles
Juste deux, trois vers, le sens vous appartient.

Poésie en prose

Petits poèmes en prose, j'adore cette forme.

Auf Deutsch, in English!
Poèmes en langue étrangère, juste une petite folie !

Calligrammes
Collection de calligrammes, dessins poétiques et poèmes typographiques, réalisés sur ordinateur.

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